Bien chers frères et sœurs, chers auditeurs et auditrices,
Jean, le disciple que Jésus aimait, est le seul parmi les 12 apôtres qui a suivi Jésus jusqu’à la croix avec quelques femmes dont Marie la mère de Jésus. Et c’est aux pieds de la croix que Jésus lui a confié Marie pour qu’elle devienne sa mère et à travers Jean, notre mère. Il est aussi l’apôtre qui a le plus médité et profondément le mystère de l’incarnation, c’est-à-dire le mystère de la venue de Dieu dans notre chair comme manifestation de l’amour de Dieu pour les hommes : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui envoyé son Fils pour le sauver ». Mais il est aussi celui qui a cru sans hésiter à la résurrection de Jésus à partir du signe de tombeau vide. Quand Pierre a vu le tombeau vide, il s’est tout simplement émerveillé. Tandis que Jean lui : « il vit et il crut ». Comme témoin de la venue du Fils de Dieu, témoin de sa mort et de sa résurrection, Jean a le souci d’annoncer fidèlement en paroles et à travers ses écrits ce qu’il a cru et expérimenté pour amener les autres à entrer en communion avec Dieu et avec eux les apôtres. Il le dit si bien dans sa première lettre que nous venons d’écouter :
« Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons, pour que vous aussi, vous soyez en communion avec nous et notre communion est la communion avec le Père et le Fils».
Si les journalistes sont spécialisés chacun dans tel ou tel domaine, ou rubriques, nous pouvons dire de Saint Jean qu’il est un « journaliste spécialiste du mystère de l’incarnation, de la mort et de la résurrection de Jésus ». Il n’annonce pas n’importe quelle nouvelle ou quelle fable à ses auditeurs mais ce qu’il a expérimenté et vérifier à travers tout d’abord l’observation qui lui vient des sens (l’audio, la vision, le toucher) mais aussi et surtout ce qui a fait d’abord l’objet du discernement de sa part : il annonce ce qu’il a contemplé et médité et toujours avec le souci d’être fidèle à sa source, de dire la vérité et de servir le bien commun. Oui le témoignage de Saint Jean a un but précis : mettre ses auditeurs en communion avec Dieu le Père et avec son Fils Jésus-Christ afin qu’il leur communique la vie éternelle ou la plénitude de vie que Dieu seul accorde à ceux qui croient en lui. Ce qu’il vise dans sa communication c’est le salut de ceux qui accueilleront son témoignage et il le dit explicitement dans son évangile (Jn 20, 30-31) : «Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. » Ce qu’il écrit ou annonce, c’est pour mettre en contact ses lecteurs ou ses auditeurs avec le sauveur pour qu’en croyant en lui, ils soient sauvés.
Du témoignage de Saint Jean, nous pouvons tirer une leçon pour le travail de journaliste car, à mon avis, pour bien faire son travail, le journaliste doit cultiver les mêmes vertus, vertus de la fidélité, de la vérité et avoir le souci de service le bien commun.
Premièrement, le journaliste est en quelque sorte la voix des sans voix, et notre radio s’appelle la Voix des paysans. Il doit être fidèle et loyal vis-à-vis du message qu’il transmet à la radio. Il ne doit pas se servir de la radio pour faire passer ses propres idées ou convictions mais transmettre fidèlement l’élément qui constitue une information pour le public.
Deuxièmement, Il doit avoir le souci de servir la vérité et donc de ne communiquer que ce qu’il a réellement entendu ou vu. Comme dit le livre d’exode : « Tu ne répandras pas de vaines rumeurs. » (Ex 23,1). Propager de fausse nouvelles peut nuire à la personne-même et à la réputation de la radio. C’est pour cela qu’il doit avoir un esprit de discernement : vérifier l’information, parfois en présentant les points de vue divergents pour faire l’équilibre et sans prendre parti pour permettre aux auditeurs de tirer eux-mêmes les conclusions.
Troisièmement et enfin, il doit être au service du Bien Commun : il doit informer pour former et non pour déformer ou détruire. Si une information doit empirer les choses, c’est mieux de s’abstenir de la diffuser.
Chers frères et sœurs, chers auditeurs et auditrices, le travail du journaliste ou du communicateur est si délicat que cela demande la collaboration de tous pour l’aider à bien le faire. Tout d’abord, il a besoin que vous lui donniez des informations vraies ou lui transmettez des nouvelles crédibles. Il a ensuite besoin des uns et des autres pour vérifier les informations reçues avant de les diffuser.
Pour diffuser une information de 2 ou 5 minutes, il faut parfois plusieurs heures de travail au journaliste. En dehors des communiqués qu’on vient déposer à la radio, il doit aller lui-même chercher des informations, les vérifier, les monter et cela peut prendre des heures de travail et nécessite aussi des moyens de déplacement, parfois important. Et il faut du carburant pour faire le déplacement en moto ou voiture. Et pour diffuser les informations, il faut faire tourner des machines qui ont besoin elles aussi de l’énergie. Et si une antenne ou un appareil tombe en panne, vous pouvez imaginer les dépenses pour réparer ou acquérir un autre. Il faut des moyens financiers important pour faire fonctionner une radio. Cette radio ne peut tenir pendant ces 25 ans sans l’aide des bienfaiteurs et cette aide devient maintenant de plus en plus rare. Si un jour on doit fermer cette radio par manque de moyens, les auditeurs et les fidèles catholiques auront du mal à comprendre mais c’est une hypothèse vers laquelle nous tendons si la communauté ne s’approprie pas cette radio qui est dite d’ailleurs une radio communautaire. Tout en remerciant ceux qui ont soutenu cette radio et qui continue à la soutenir, je lance un appel à tous les fidèles catholiques et à tous les auditeurs de la VDP à faire un effort supplémentaire durant cette année jubilaire pour soutenir cette radio qui est au service de la population du Logone oriental et d’ailleurs afin qu’elle puisse continuer à rendre service à la population.
Que l’apôtre saint Jean, fils de Zébédée et disciple que Jésus aimait dont nous célébrons aujourd’hui la fête intercède pour cette radio et prie pour nous afin que Dieu puisse répandre dans nos cœurs son amour, et que cet amour nous pousse à désirer la vérité et la justice et à être des témoins de l’amour de Dieu dans nos familles, dans nos communautés et dans notre lieu de travail. Amen.
+ Mgr Martin Waïngue Bani
merci de nous rappeler que dans la crise mondiale que nous traversons, les journalistes comme Jean ont un rôle salvateur et très important dans leur volonté de partager leur vérité qui est mise à l’épreuve d’autres vérités en partage et transmission
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